La problématique énergétique

Michel RONC, membre du Lions Club Saverne, est un ancien cadre dirigeant du groupe Elf Aquitaine Après avoir quitté le groupe, repris par Total, il été cofondateur du fonds d’investissement Demeter, un fonds ciblé sur la transition énergétique aujourd’hui de loin le plus important en Europe.  Revenu en Alsace après plusieurs missions à l’étranger,  il s’est consacré au financement des PME high tech où il a « découvert » le potentiel du secteur de la santé

Dans sa présentation sur la problématique actuelle de l’énergie, argumentée et chiffrée, Michel avait le souci de passer quelques messages que nous pourrions résumer ainsi.  L’énergie a été et est toujours le moteur de l’économie, avec une croissance mondiale plus rapide que  celle de la population (charbon au 19ème siècle, pétrole au 20ème siècle). Mais aujourd’hui le défi majeur est celui du climat. On parle donc de transition énergétique et de chasse au carbone.  Pour maintenir le réchauffement climatique à un niveau ne dépassant pas 1,5°C il faudra atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, ce qui nécessite un scénario de rupture.

Les leviers pour cela sont d’agir à la fois sur les émissions de CO2 et sur le développement des puits de carbone naturels (tout cela au niveau mondial), alors même que les énergies fossiles carbonées représenteront alors encore 30% de la consommation totale (contre 80% aujourd’hui).  Pour diminuer les émissions de CO2, il faudra bien sûr agir sur les modes de vie (sobriété et efficacité énergétique), développement de solutions dé-carbonées (nucléaire, renouvelables) et surtout effectuer des transferts dans le mix des énergies fossiles, car tous les hydrocarbures ne sont pas à mettre dans le même sac.  En remplaçant le charbon (qui représente encore plus de 25% de la consommation mondiale d’énergie) par du gaz naturel, on fait déjà les ¾ du chemin vers la neutralité carbone telle qu’on pourrait l’obtenir avec l’hydrogène, – qui est à l’évidence une énergie idéale du point de vue du carbone (zéro CO2) et de la densité énergétique (4 fois le gaz naturel) mais qui n’est qu’un vecteur d’énergie (comme l’électricité), dont l’effet carbone dépend de son mode de fabrication.

 Michel pense qu’après le pétrole, qui diminuera après la période 2020/2030 ( « peakoil »), c’est le gaz naturel qui sera l’énergie fossile de transition du 21ème siècle, avec le nucléaire de plus en plus incontournable et avec les énergies renouvelables, très délocalisées, indispensables pour diminuer les besoins en énergies massives (effet semblable à celui des économies d’énergie). Michel a terminé sa présentation par 3 focus :

 – sur la situation en France où par le choix du nucléaire dans les années 70 (hommage rendu à M. Giraud, alors ministre de l’industrie) les énergies fossiles représentent déjà moins de 50% de la consommation et où les renouvelables (hors hydraulique et bois-énergie) sont en très forte progression

 – sur la mobilité électrique, dernier bastion des hydrocarbures, qui progresse déjà très rapidement en France et ailleurs

–  sur le gaz de schistes, véritable moteur depuis 20 ans de l’économie américaine (les USA sont passés en quelques années d’importateurs à  exportateurs de gaz) alors que la France, un des rares pays a priori potentiellement producteur en Europe, s’est interdit jusqu’aux forages d’exploration permettant de connaitre son vrai potentiel.  Rappelons-nous que  pendant de nombreuses  années nous avons fracturé notre sous –sol pour en extraire du charbon ! Merci à  Michel RONC pour sa présentation et la richesse de ses explications.

 Michel RONC, son épouse et la Présidente du Club Marie-Cécile